"Troupiaux, troupiaux
Je n'en avais guère.
Troupiaux, troupiaux
Je n'en avais biau"

Le troupeau

Le troupeau

Vaches de la ferme péardLes bovins font partie des premiers animaux domestiqués par l’homme il y a environ 10 000 ans. Leur ancêtre est l’auroch. A l’état sauvage, les vaches et les veaux forment des troupeaux distincts des taureaux… en dehors de la saison des amours bien sûr !

Les bêtes établissent entre elles, de manière systématique (et très rapide si un nouvel individu s’intègre) une hiérarchie sociale. Cette dernière est définie en fonction de la force, du poids, de la taille des cornes et de l’ancienneté dans le troupeau. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, un taureau intégré à un troupeau de vaches ne sera pas forcément le chef ! Au sein du groupe, les conflits sont rares. Les vaches ont des copines avec qui elles aiment pâturer, se reposer flan contre flan, se lécher sur la tête et dans l’encolure pour se nettoyer. Elles sont plutôt fidèles en amitié et leurs relations durent dans le temps ! Pour communiquer entre elles, les vaches s’expriment essentiellement avec leur corps, tête penchée pour agresser, cou et tête baissée pour se soumettre, tête haute et cou étiré lorsqu’elles sont curieuses. Elles émettent aussi différentes odeurs émotionnelles et bien sûr elles meuglent en variant les sons.

Le troupeau a toujours à sa tête un groupe de meneuses qui décident des activités et des mouvements.

Pour mettre bas, les vaches s’isolent toujours instinctivement. Chez nous, elles aiment se mettre à l’abri d’une haie. La vache lèche son petit pour le débarrasser du liquide amniotique. Il tête sa mère moins de deux heures après sa naissance et profite immédiatement du colostrum, riche en anticorps. Parfois certaines mères délaissent leur veau et ne s’en occupent pas du tout. Parfois c’est une autre vache dominante qui veut se l’approprier. Parfois les autres vaches sont agressives avec le nouveau-né et le bousculent. Nous sommes alors obligés d’intervenir et isolons la mère et son petit du troupeau pour qu’ils soient tranquilles. Quelques semaines après leur naissance, nous revendons les veaux mâles tandis que les femelles restent à la ferme pour devenir nos futures vaches laitières. Petit à petit les génisses (les jeunes vaches) se mêlent au troupeau. Ce dernier est composé de deux races différentes : la Prim’Holstein et la Montbéliarde.

La Prim’Holstein est une grande vache osseuse (1.47m au garrot pour un poids variant de 600 à 700kg), sa robe est pie-noire (parfois pie-rouge). Ses capacités de production et ses bonnes aptitudes fonctionnelles en font la race laitière la plus répandue au monde. Originaire du Nord de l’Europe, elle est arrivée en France au XIXe siècle où on l’appelle alors « Hollandaise » puis « Française Frisonne » avant de devenir, en 1990, la Prim’Holstein.

La Montbéliarde est une jolie vache aux formes généreuses et à la couleur blanche et rouge. D’origine Suisse avant de s’implanter sur les plateaux du massif Jurassien, sa reconnaissance officielle a lieu en 1880 lors de l’exposition universelle de Paris. Robuste, élégante et rustique, elle mesure environ 1.45m au garrot et pèse entre 650 et 800kg. Elle est très appréciée pour ses qualités de production, sa longévité et son adaptabilité. Ses conditions d’élevage d’origine dans les hautes altitudes aux températures extrêmes l’ont dotée d’une grande résistance. Elle est issue du croisement de trois races : la Fémeline et la Taurache ou Comtoise (Franche-Comté) et la Berne (Suisse). La Montbéliarde est la 2ème race laitière de France. C’est son lait, entre autres, qui sert à la fabrication de grands crus fromagers comme le Comté, le Saint-Nectaire ou encore la Tomme de Savoie ; mais aussi le Morbier ou le Reblochon..